Tunis, envoyée spéciale
Parti. Ben Ali est parti ; la rue tunisienne a eu raison du despote.Après 23 ans de règne, le président tunisien vient d'être poussé
dehors par un mouvement de contestation sans précédent, porté en grande partie par la révolte d'une jeunesse trop longtemps sacrifiée.
Plus d'un mois de manifestations et de sang versé. Les évènements se sont précipités ce vendredi dans la capitale tunisienne. Dès 10 heures du matin, au lendemain d'un discours présidentiel censé calmer la colère, des milliers de Tunisiens ont afflué dans le centre ville, sur l'avenue Bourguiba, pour exiger le départ du président. Aux cris de "Ben Ali, dégage !" et "le pouvoir au peuple", les manifestants ont occupé pacifiquement la rue pendant plusieurs heures jusqu'à ce que les policiers et forces anti-émeutes tirent les premières bombes lacrymogènes aux alentours de 15h. Tout est alors allé très vite.
Tandis que les affrontements se poursuivaient dans les rues du centre ville, Ben Ali faisait savoir que le gouvernement était démis de ses fonctions, et annonçait la tenue d'élections anticipées dans six mois.
Au même moment, l'état d'urgence était décrété dans tout le pays, le couvre-feu instauré dès 17h et l'espace aérien fermé. Trente minutes plus tard, les premières rumeurs de départ du président circulaient,jusqu'à l'intervention officielle, sur la télévision tunisienne, du premier ministre Mohammed Ghannouchi annonçant qu'il assurait l'intérim de la présidence, Ben Ali étant dans l'incapacité "temporaire" d'exercer ses fonctions. Dans les foyers tunisiens, la joie était à la mesure de l'évènement, même si peu se risquaient à sortir manifester dans les rues, aucune information n'arrivant sur le maintien ou non de l'état d'urgence et du couvre-feu. Tant espéré, le départ précipité de Ben Ali ouvre de nombreuses questions. Lire la suite
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