Au moment même où la Commission européenne met en discussion son projet de réforme de la Politique agricole commune, dans lequel il est écrit que l’agriculture est productrice de « biens publics », on assiste à l’exact inverse : une très inquiétante spéculation sur les prix des matières premières agricoles.
Il y a eu de grands problèmes climatiques en Australie, avec des inondations, une sécheresse en Argentine, la canicule en Russie. Cela n’explique pas la spéculation sur les céréales car il n’y a pas à cette heure de pénurie. Par contre, de voraces fonds financiers qui n’ont jamais ni vu, ni touché un seul kilo de céréales ou de sucre, ni un seul litre d’huile, manipulent des marchés mondiaux dits « libres » pour empocher de conséquentes sommes d’argent en jouant sur la volatilité de prix faussés.
Il en est de même pour le pétrole. Les prix des carburants montent en flèche à la pompe depuis des semaines. Les prix de l’alimentation vont donc augmenter partout. L’augmentation inconsidérée des prix des céréales fait durement souffrir nos producteurs de lait et de viande bovine, porcine ou des volailles. Les carburants aussi renchérissent les coûts de production. Déjà les peuples les plus pauvres commencent à souffrir durement et à se révolter. La nourriture ne doit pas être un objet de spéculation. Elle doit être considérée comme un « bien public » accessible à tous, à un prix raisonnable.
L’ultralibéralisme et le capitalisme sont incompatibles avec les cycles de la nature, les soubresauts climatiques. Ils ne permettent pas de « réguler » les productions et les prix, puisque le seul moteur de ce système est l’argent, le profit. Quand le Président de la République fait croire qu’il va parler aux spéculateurs pour les raisonner il énonce un énorme mensonge. On ne raisonne pas un spéculateur, on l’empêche d’exister.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire