Dimanche, le décret d’application de la loi Ciotti est paru au journal officiel. Depuis dimanche donc on supprimera les allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire. Au lieu de s’interroger sur les causes du décrochage et de l’absentéisme en termes de pédagogie, de conditions de vie et de perspectives d’avenir pour les jeunes, le gouvernement va donc bel et bien pénaliser financièrement, par voie administrative, des familles déjà en difficulté ! Cette logique repose sur des amalgames et des conceptions nauséabondes : d’abord « quand on veut on peut » alors ceux qui décrochent sont considérés comme responsables de leur sort, ensuite ceux qui décrochent sont presque automatiquement assimilés à des délinquants (c’est ce que sous-entend Nicolas Sarkozy quand il déclare «la guerre à la glandouille »), enfin ces allocations ne sont plus un droit mais une fleur faite à ces familles pauvres donc elles doivent le mériter. On pointe du doigt ces méchants jeunes qui font exprès de ne pas réussir à l’école alors que l’on supprime par milliers les postes de ceux qui pourraient les y aider ! Mardi, Luc Chatel déclare que « le gouvernement a décidé de développer une rémunération variable liée aux performances » pour les chefs d’établissement scolaire. Une gestion « comme ça existe dans l'immense majorité des entreprises de notre pays » selon les propres mots du ministre. Faut-il lui rappeler que l’éducation nationale n’est pas une entreprise qui cherche la rentabilité mais un service public dont la mission devrait être la réussite de tous les jeunes ? Cette nouvelle mesure aggravera de nouveau, après la réforme des lycées notamment, les inégalités scolaires, sociales et territoriales. A l’image des pôles emplois où la pression est grande pour radier le maximum de demandeurs, cette mesure
c’est pousser les établissements scolaires à opérer un tri sélectif parmi leurs élèves pour assurer les « meilleures performances » possibles.
Cette surenchère est intolérable, d’autant plus dans un contexte de suppression massive de postes – 16 000 à la rentrée prochaine et plus de 60 000 depuis que Sarkozy est au pouvoir – alors même que nombre de classes sont déjà surchargées et que l’OCDE, elle-même, dénonce l’augmentation des inégalités en France ces dix dernières années dans son enquête « PISA ».
C’est pourquoi le Mouvement des jeunes communistes de France appelle l’ensemble des lycéens à se joindre au mouvement annoncé par leurs professeurs le 10 février prochain.
Communiqué des Jeunes Communistes
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