Après les retraites, la droite lorgne vers les 35 heures et l'indemnisation des chômeurs. Pendant ce temps, un certain nombre de mesures fiscales permettent d'exonérer d'impôts les plus riches français. Une curieuse version de la justice sociale!
Encore un exemple de choix politique de classe : la droite à lancer, via la ministre Girardin, en 2004, une mesure qui permet de défiscaliser son argent en l'investissant dans les DOM-TOM. L'investissement Girardin Industriel fait encore mieux que vous évitez de payer des impôts : il vous fait gagner de l'argent !
Ainsi, sous prétexte d'investissements industriels dans les DOM-TOM, si vous avez investi 10 000 euros en 2006, vous allez bénéficier d'une réduction d'impôts de 12 000 € cette année ! En clair, si vous devez payer 10 000 € d'impôts sur le revenu, non seulement vous ne paierez rien mais le Trésor Public vous fera même un chèque de 2 000 € ! Une rentabilité de 20 % tout de même !
Il est évident que peu de français payent plus de 10 000 € d'impôts sur le revenu chaque année : cela correspond à plus de 60 000 € de revenus annuels pour une personne seule. Le minimum à investir pour bénéficier de cette mesure est tout de même de 5 000 €.
Le Girardin Industriel apparait clairement comme une mesure de classe qui permet aux riches contribuables de ne pas payer d'impôts.
Cette mesure vient s'ajouter aux diverses mesures et niches fiscales qui permettent aux plus riches de cumuler les dégrêvements fiscaux pour, au final, ne pas payer d'impôts ou bénéficier, comme Liliane Bettencourt, première fortune de France, d'un chèque du Trésor Public de 30 000 000 d'euros.
La fiscalité est ainsi bien étudiée pour que, finalement, ce soient les travailleurs modestes et ceux des classes moyennes qui versent de l'argent aux plus riches.
Mais, en période de crise du capitalisme, le coût de ces nombreux avantages fiscaux nécessite la recherche de sources de financements nouvelles ou, à défaut, d'économies. Comme la droite ne va pas diminuer ces avantages octroyés aux nantis, elle s'attaque donc aux dépenses de l'Etat et au système de protection sociale.
Pour baisser ses dépenses, l'Etat a choisi de licencier. Des licenciements cachés, comme dans n'importe quelle boîte privée par le non remplacement d'un départ en retraite sur deux. En s'appuyant sur un discours anti-fonctionnaires bien rodé, la droite fait avaler la couleuvre à des français qui s'inquiètent paradoxalement de la montée du chômage, pour eux et pour leurs enfants. Comme si les emplois de fonctionnaires supprimés ne contribuaient pas à cette montée du chômage ? Sans parler de la dégradation des prestations des services publics que cela induit.
Andrée OGER Conseillère générale communiste de Saint André de l'Eure
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