André Mondange, maire de la petite commune de Péage-de-Roussillon, en Isère, a été blessé au visage par un groupe d’individus dans le secteur d’Avignon. L’élu a dénoncé une agression commise par « des gens qui se sont identifiés comme nationalistes » et qui ont « tenu des propos racistes» à l’encontre de sa fille métisse.
Les faits se sont déroulés dans la nuit de jeudi à vendredi. André Mondange, qui porte ce soir-là une cocarde tricolore au col de son manteau, sort d’un bar près d’Avignon, où il se trouve en présence de ses proches. Des jeunes lui demandent alors s’il est maire, puis, son appartenance politique. André Mondange ne répond pas, l’un des agresseurs lâche alors : «L’Isère, c’est certainement la gauche, plutôt le PCF».
«Sans ambiguïté des propos racistes»
Les individus s’adressent ensuite à la fille de l’élu, métisse, et profèrent «sans ambiguïté des propos racistes», selon le témoignage d’André Mondange. «Ils ont dit qu’elle n’était pas légitime d’être en France. L’un d’eux a crié être nationaliste identitaire», a assuré l’édile sur BFM-TV. « Un des individus a voulu porter un coup avec une bouteille de bière à la main – qui a d’ailleurs touché une de mes nièces – et donc, à ce moment-là, très clairement, on était en danger et il a fallu intervenir pour protéger le groupe familial », a raconté le maire. André Mondange et sa famille ont pu « trouver refuge à l’intérieur du bar », a précisé dans un communiqué la préfecture du Vaucluse, indiquant que le maire avait depuis déposé plainte dans sa commune « pour violence volontaire aggravée par sa qualité d’élu, violence volontaire avec arme par destination et injures et propos à caractère raciste ».
« Une fois encore, un maire fait face à un déchaînement de violence, y compris contre ses proches », a regretté le président de l’Association des maires de France, David Lisnard. L’ancienne sénatrice écologiste Esther Benbassa a également apporté son soutien au maire. «Ces violences, de plus en plus fréquentes, témoignent d’un délitement accru du lien démocratique et elles sont à ce titre éminemment choquantes», a-t-elle fustigé sur Twitter, avant d’ajouter que la loi immigration votée au Parlement alimente les tensions en France. «On ne peut pas pourrir le débat depuis des mois, depuis des années, avec la question du prétendu “danger migratoire”, sans donner à certains le sentiment qu’ils ont désormais le droit de tout faire».
L’Humanité adresse à André Mondange, ainsi qu’à ses proches, ses voeux de prompt rétablissement.
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