Maurice Lemoine, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique.
Le 1er décembre, à la maison des associations de Grenoble, avait lieu une conférence dans le cadre du festival des solidarités sur le thème : « Révolutions et contre-révolutions en Amérique latine ».
La conférence était donnée par Maurice Lemoine journaliste et écrivain, rédacteur en chef de La Chronique d’Amnesty International de 1993 à 1996, avant de rejoindre le Monde diplomatique dont il a également été le rédacteur en chef. Il est spécialiste de la situation politique latino-américaine et tout spécialement du Venezuela et de la Colombie. Son dernier livre : Juanito la vermine, roi du Venezuela, vient de sortir le 6 octobre (ed. le Temps des cerises).
Cette soirée était organisée par Maison latina, Les amis du Monde diplomatique, l’Association pour la coopération inter-peuples – Action de solidarité avec les peuples d’Amérique latine et pour la diffusion des cultures d’origine (ACIP-ASADO) et le Groupement des éducateurs sans frontière (GREF). Le GREF répond à des demandes de projets. Il est à l’écoute pour accompagner. Il intervient surtout dans les anciennes colonies.
En ouvrant son propos, Maurice Lemoine prévient : « on ne pourra pas tout explorer. L’Amérique latine, de sont trente-trois pays ». Il indique en préalable que l’on remarque la montée en puissance de l’extrême droite en Amérique latine. Celle-ci opère souvent des alliances avec la droite.
Puis il développe, en commençant par le choc de l’Argentine. L’Argentine, très endettée voit l’élection du candidat d’extrême droite Javier Milei. Il a largement remporté l’élection présidentielle au terme d’une campagne tendue et indécise. Javier Milei un ultra-libéral économiste d’extrême droite, qui se présente comme « anarcho-capitaliste ». Ce polémiste de plateaux de télévision a surgi en politique il y a seulement deux ans. Décidé à débarrasser le pouvoir d’une supposée « caste parasite », il se montre résolu à « tronçonner » l’Etat ennemi et à « dollariser » l’économie. Outre le remplacement du peso la monnaie nationale par le dollar états-unien, il prône la fermeture de la banque centrale, une réduction draconienne des dépenses publiques et une forte réduction des impôts. Lors de son élection, il reçoit les félicitations de Donald Trump et Jair Bolsonaro
Toujours à droite, l’Équateur a vu l’élection de l’homme d’affaire de droite Daniel Noboa. L’Équateur qui était un pays stable est devenu le pays le plus violent d’Amérique latine en quelques années. La crise du covid qui a fait 36 000 morts a eu comme conséquence l’explosion de la pauvreté et la casse de l’état qui a laissé la place aux narco trafiquants.
Au Brésil Lula remporte une courte victoire. Il est arivé au pouvoir au prix d’alliances contre nature. Cela limite le champ des possibles. Sur les 27 états de ce pays fédéral, 14 sont gouvernés par des pro Bolsonaro.
La Colombie a élu son premier président de gauche, Gustavo Petro. Il faut rappeler qu’auparavant être de gauche était considérait comme étant guérilleros. Le président a une tâche gigantesque. La droite fait tout pour faire capoter les accords de paix avec les FARC notamment. Le président explique qu’il faut passer au capitalisme non pas par adhésion à ce système économique mais pour sortir de féodalisme.
Au Mexique, le président Andres Manuel Lopez Obrador rencontre des difficultés avec les narcotrafiquants et avec des écologistes qui voient l’arrivée du train Maya dans le Surest comme néfaste à l’écologie alors que ce train utilise des voies existantes.
Au Chili, en 1973, ce sont les États-Unis qui ont orchestré le coup d’état qui a installé Pinochet au pouvoir. Mais on oublie de parler de la déstabilisation économique qui l’a permis.
C’est cette même déstabilisation que subit le Venezuela. Pour l’instant, les États-Unis n’ont pas trouvé de Pinochet. Nicolas Maduro, président de la République bolivarienne du Vénézuéla résiste au pressions étasunienne. 943 mesures unilatérales des États-Unis ont été mises en place pour bloquer l’économie du pays.
Au Nicaragua, Daniel Ortega, l’ancien guérillero sandiniste au pouvoir depuis 2007, est réélu avec 76 % des voix. À peine réélu il doit affronter un déluge de critiques de la communauté internationale et la menace de nouvelles sanctions américaines.
Cuba demeure sous le blocus des États-Unis. Aux Nations unies, seuls trois pays refusent de condamner le blocus : les États-Unis, Israël et l’Ukraine. La situation est tragique en ce moment. Sous l’aire de Trump, 243 nouvelles mesures coercitives ont aggravé le blocus. Les gens n’en peuvent plus et descendent dans la rue.
Globalement, les pays latino-américains veulent sortir de la domination du dollar pour contourner les mesures coercitives.
Maurice Lemoine à répondu aux questions de la salle. La soirée c’est terminée autour du verre de l’amitié.
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