mardi 12 décembre 2023

Après avoir interviewé Jordan Bardella, une journaliste de RCI Guadeloupe privée d’antenne

Barbara Olivier-Zandronis a été débarquée du 13 heures de RCI Guadeloupe, après une interview de Jordan Bardella, le 8 décembre. La faute ? L’avoir « agressé » selon le président du RN. La présentatrice n’a fait que pointer ses erreurs factuelles sur l’immigration et relever son inactivité au Parlement européen.

La présentatrice Barbara Olivier-Zandronis Donall est désormais absente de l'antenne de la radio privée RCI en Guadeloupe. Farmer/PA Wire

Barbara Olivier-Zandronis, journaliste-présentatrice de la radio privée RCI en Guadeloupe, a été écartée de l’antenne après une interview sans concessions de Jordan Bardella. Si la direction lui reproche d’avoir fait « un débat politique », nombre de journalistes et personnalités de gauche s’indignent de cette mise à l’écart.

Dans le journal de 13 heures vendredi, la présentatrice Barbara Olivier-Zandronis a eu un vif échange avec l’eurodéputé, lui lançant notamment qu’il ne portait « pas de propositions » au Parlement européen. Le responsable RN a fini par demander à l’intervieweuse, s’estimant « agress(é) depuis à peu près neuf minutes » : « Vous avez votre carte dans quel parti politique, Madame ? »

« Soutien » à la journaliste, « défense » à la liberté de la presse

Pour justifier la mise au ban de sa présentatrice, RCI prétend, dans un communiqué, « réaffirmer son engagement envers l’objectivité journalistique » et argue qu’ « un média n’est pas un espace où un journaliste donne son opinion » , son rôle consistant, insiste la radio, à « mettre en lumière des vérités ». Signe d’une gêne à assumer cette mesure de rétorsion pour une interview sans concession, la direction générale du Groupe RCI précise que la journaliste « n’a pas été mise à pied, ni exclue de l’antenne » et « demeure partie intégrante de la rédaction ».

Une pétition a été lancée pour rétablir Barbara Olivier-Zandronis, recueillant en moins de quelques heures plus de 7 000 signatures. Elle a été signée par Edwy Plenel, président et co-fondateur de Mediapart, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, ou encore Antoine Léaument, député insoumis de l’Essonne.

Cinq parlementaires de Guadeloupe, dont l’ancien ministre des Outre-mer Victorin Lurel, ont fustigé cette mise à l’écart à travers une lettre ouverte de « soutien à Barbara Olivier-Zandronis » et en « défense de la liberté de la presse ». Ils demandent que la journaliste soit rétablie dans ses fonctions et puisse continuer d’exercer son métier « en toute sérénité ».

 

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