À quelques semaines des conclusions du comité d’éthique et de la vie démocratique dans le sport, qui seront rendues courant décembre, Marie-George
Buffet était interrogée, jeudi 23 novembre, à l’Assemblée nationale. Celle qui copréside ce comité, avec Stéphane Diagana, champion du monde du 400 mètres haies en 1997, était invitée à s’exprimer devant la commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements des fédérations sportives.
Au cours de cette audition, l’ancienne ministre des Sports a jugé que le mouvement sportif était « extrêmement fragilisé » et qu’il « aurait besoin d’un profond renouvellement ». « Il est fragilisé par un manque de politiques publiques conséquentes depuis des années, et parce qu’il règne dans le mouvement sportif un entre-soi, une culture qui fait qu’il a du mal à se saisir des exigences sociétales, sociales, éthiques de notre époque », a expliqué l’ancienne députée de Seine-Saint-Denis.
À titre personnel, Marie-George Buffet considère que « la question démocratique est primordiale ». Parmi les pistes pour améliorer la situation, elle évoque la modification des lois électorales au sein des fédérations et « d’aller vers une représentation à la proportionnelle », ainsi que la nécessité d’avancer sur la parité. « Notre souhait c’est que ces propositions soient mises en débat », a indiqué la coprésidente du comité d’éthique, qui regroupe douze personnalités du monde du sport. Crée au mois de mars, au lendemain de la démission de Noël Le Graët de la présidence de la Fédération française de football et un mois après la démission de Bernard Laporte, contraint de quitter son poste de président de la Fédération française de rugby après sa condamnation pour corruption en première instance, ses conclusions sont attendues d’ici la mi-décembre.
« On voit bien que les lois (la dernière loi sport date 2022 – N.D.L.R.) qui sont votées sans étude d’impact, sans évaluation et sans être partagées par le mouvement sportif ne sont pas efficaces », a souligné l’ancienne ministre, rapportant que malgré l’obligation légale pas moins de 16 fédérations olympiques n’avaient toujours pas mis en place de comités d’éthique. Pour remédier à ces dysfonctionnements, Marie-George Buffet a précisé que le comité travaille « à de très nombreuses propositions concernant une architecture au niveau des comités éthiques », comme l’autosaisine par exemple. L’objectif du comité est d’apporter, dans un cadre législatif, réglementaire et statutaire, des changements concrets pour renforcer les institutions et promouvoir une meilleure gouvernance du sport français.
À huit mois des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Marie-George Buffet a par ailleurs égratigné le concept d’héritage des Jeux mis en avant par l’État et le comité d’organisation (COJO) afin que ces grands évènements sportifs laissent une trace. « On n’arrête pas de parler de l’héritage des JOP. Moi, je réfute un peu cette formule », a-t-elle lancé. « Rappelons-nous les JO de Londres 2012 : il y a eu une progression des licenciés sur deux ans, puis une rechute des licenciés », a-t-elle expliqué. À la place, pour que l’impact du sport dans la société s’inscrive dans la durée, l’ancienne ministre plaide pour que le budget du Sport passe de 0,3 % à 1 % du budget de l’État.
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