Devant l’usine, dans l’attente du résultat des négociations.
L’entreprise familiale Petzl a connu trois jours de piquet de grève. Les sites de Crolles, Eybens et Rotherens (73) ont été solidaires pour demander l’augmentation générale des salaires à hauteur de l’inflation dans les cadre des négociations annuelles obligatoires (Nao).
Alexis Moulin (CGT), élu au comité social et économique, nous raconte : « Nous avons porté des revendications en intersyndicale avec la CFDT pour obtenir une enveloppe de 3,5 % de la masse salariale qui aurait permis, en pratiquant des augmentations dégressives en fonction des salaires, pour salaires les plus bas des augmentations qui couvrent l’inflation. »
Le mur de la direction, qui a systématiquement tout refusé, n’a pas découragé les salariés de l’entreprise qui ont choisi la voie du piquet de grève le mardi 5 décembre au matin. Chaque jour, jusqu’à 150 personnes s’y sont retrouvées, pour un effectif de 670 personnes environ sur les trois sites. La direction a annoncé 20 % de grévistes. Difficile de donner des chiffres précis.
Jeudi soir la situation a évolué : la prime est passée de 500€ à 700€, et l’augmentation des salaires est passée de 2 % à 2,2 % avec un montant talon (minimum brut) à 60€. « Il y a aussi une mensualisation de la prime de contrainte. Jusqu’à présent elle n’était pas versée pendant les congés payés. Les gens continuerons à percevoir leur prime de contrainte pendant les congés payés. » Cela représente un peu moins de 300€ par an.
« On a fait le tour ce matin (le 8 décembre, ndlr) des différents sites (Crolles, Eybens, Rotherens). De manière massive les salariés partagent notre point de vue : il y a eu une petite avancé jeudi sur les salaires et la prime inflation. On a décidé de suspendre et d’arrêter le piquet de grève », nous explique Alexis Moulin.
« Le sentiment aujourd’hui qui prédomine chez les salariés, c’est un sentiment de fierté d’avoir pu maintenir ce piquet de grève pendant trois jours. C’est quelque chose de relativement inédit. Cela fait 15 ans que je suis dans l’entreprise et c’est la première fois que je participe à un mouvement de cet ampleur et de cette nature», ajoute-t-il. « On a créé des relations avec les uns avec les autres. Tout le monde est tourné vers le positif, cette joie, cette ferveur d’avoir réussi à se rassembler et à créer ce moment-là. Chacun a pris une part de responsabilité, chacun pouvait donner ce qu’il pouvait, une heure, deux heures ou une journée entière. Cela a laissé la liberté aux personnes dans les services de s’organiser entre eux. »
Des sourires, de la fraternité… « Il y a des choses parfois qui se chiffrent, ce qu’on a réussi à gagner c’est aussi la solidarité entre les salariés et c’est quelque chose dont nous sommes tous collectivement très fiers. C’est une vraie réussite », conclut-il.
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