Un accord a permis la libération de 16 personnes détenues en Russie et au Bélarus, en échange de 10 Russes incarcérés aux États-Unis, en Allemagne, en Pologne, en Slovénie et en Norvège. Si Amnesty International France salue une « victoire de la démocratie », la branche allemande de l’organisation a dénoncé « un pas vers l’extension de l’impunité » judiciaire.
Si les Occidentaux se félicitent de la libération de prisonniers dans un échange historique avec la Russie, l’accord « a un arrière-goût amer », selon Amnesty International. La libération d’un agent du FSB condamné en Allemagne pour meurtre, a suscité des critiques de l’organisation et de la famille de la victime. La branche allemande de l’ONG a dénoncé dans un communiqué « un pas vers l’extension de l’impunité » judiciaire.
Les États-Unis ont aussi révélé qu’Alexeï Navalny aurait pu lui aussi figurer sur la liste, s’il n’était pas mort en prison. Entrepreneur, libéral, opposant, blogueur, ultranationaliste, Alexeï Navalny est décédé le vendredi 16 février dans la colonie pénitentiaire de Kharp, dans l’Oural polaire. Après son incarcération en 2021, l’ancien militant anticorruption y purgeait une peine de dix-neuf ans de prison pour « extrémisme » et neuf ans pour fraude.
Il avait été transféré en novembre 2023 de la région de Vladimir, au nord-est de Moscou, dans ce lieu reculé de l’Arctique. Le célèbre opposant au président russe Vladimir Poutine aurait ainsi pu être inclus dans l’accord entre Moscou et plusieurs pays occidentaux qui a permis jeudi la libération de 16 personnes en échange de 10 Russes.
Les prisonniers sont « utilisés par Vladimir Poutine comme monnaie d’échange »
« Un meurtrier et d’autres criminels condamnés dans le cadre d’un procès équitable sont désormais libérés en échange de personnes qui n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté d’expression », a regretté Christian Mihr, secrétaire général adjoint d’Amnesty Allemagne, dans un communiqué. Parmi les Occidentaux libérés par Moscou figurent le journaliste américain Evan Gershkovich et l’ancien Marine Paul Whelan, emprisonné en Russie depuis fin 2018.
Si Amnesty s’est dit « soulagé » par ces remises en liberté, cet accord pourrait selon lui encourager le gouvernement russe à « de nouvelles arrestations politiques et violations des droits de l’Homme, sans peur des conséquences ». Car les prisonniers sont « utilisés par Vladimir Poutine comme monnaie d’échange pour faire valoir ses intérêts », poursuit l’organisation.
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Échange de prisonniers russes et occidentaux : un accord à l'« arrière-goût amer »
Un accord a permis la libération de 16 personnes détenues en Russie et au Bélarus, en échange de 10 Russes incarcérés aux États-Unis, en Allemagne, en Pologne, en Slovénie et en Norvège. Si Amnesty International France salue une « victoire de la démocratie », la branche allemande de l’organisation a dénoncé « un pas vers l’extension de l’impunité » judiciaire.
Si les Occidentaux se félicitent de la libération de prisonniers dans un échange historique avec la Russie, l’accord « a un arrière-goût amer », selon Amnesty International. La libération d’un agent du FSB condamné en Allemagne pour meurtre, a suscité des critiques de l’organisation et de la famille de la victime. La branche allemande de l’ONG a dénoncé dans un communiqué « un pas vers l’extension de l’impunité » judiciaire.
Les États-Unis ont aussi révélé qu’Alexeï Navalny aurait pu lui aussi figurer sur la liste, s’il n’était pas mort en prison. Entrepreneur, libéral, opposant, blogueur, ultranationaliste, Alexeï Navalny est décédé le vendredi 16 février dans la colonie pénitentiaire de Kharp, dans l’Oural polaire. Après son incarcération en 2021, l’ancien militant anticorruption y purgeait une peine de dix-neuf ans de prison pour « extrémisme » et neuf ans pour fraude.
Il avait été transféré en novembre 2023 de la région de Vladimir, au nord-est de Moscou, dans ce lieu reculé de l’Arctique. Le célèbre opposant au président russe Vladimir Poutine aurait ainsi pu être inclus dans l’accord entre Moscou et plusieurs pays occidentaux qui a permis jeudi la libération de 16 personnes en échange de 10 Russes.
Les prisonniers sont « utilisés par Vladimir Poutine comme monnaie d’échange »
« Un meurtrier et d’autres criminels condamnés dans le cadre d’un procès équitable sont désormais libérés en échange de personnes qui n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté d’expression », a regretté Christian Mihr, secrétaire général adjoint d’Amnesty Allemagne, dans un communiqué. Parmi les Occidentaux libérés par Moscou figurent le journaliste américain Evan Gershkovich et l’ancien Marine Paul Whelan, emprisonné en Russie depuis fin 2018.
Si Amnesty s’est dit « soulagé » par ces remises en liberté, cet accord pourrait selon lui encourager le gouvernement russe à « de nouvelles arrestations politiques et violations des droits de l’Homme, sans peur des conséquences ». Car les prisonniers sont « utilisés par Vladimir Poutine comme monnaie d’échange pour faire valoir ses intérêts », poursuit l’organisation.
Côté américain, parmi les personnes libérées figure Evan Gershkovich, correspondant du Wall Street Journal
à Moscou. Arrêté en mars 2023 à Iekaterinbourg, il était le premier journaliste occidental jugé en Russie pour espionnage depuis la fin de la guerre froide. Figurent également l’ancien Marine Paul Whelan et la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva. Ils ont été accueillis par des proches, le président Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris.
Côté Allemand, Kevin Lik, un jeune Russo-allemand de 19 ans reconnu coupable de « haute trahison », Patrick Schoebel, un touriste accusé de trafic de drogue, German Moïjes, un juriste russo-allemand, et Dieter Voronin, un politologue russo-allemand, ont été libérés. Deux collaboratrices d’Alexeï Navalny, Lilia Tchanycheva et Ksenia Fadeïeva, figurent également parmi les personnes libérées, tout comme l’artiste Alexandra Skotchilenko, arrêtée en 2022 en Russie pour avoir remplacé des étiquettes de prix de supermarchés par des messages dénonçant l’offensive contre l’Ukraine, ou encore le jeune Russo-Allemand Kevin Lik.
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