mercredi 21 août 2024

À la convention démocrate, Joe Biden passe le relais à Kamala Harris et AOC prend date


 Le président en exercice a ouvert la grand-messe démocrate qui se tient jusqu’à jeudi à Chicago.

La députée socialiste-démocrate de New York a délivré un discours enflammé, achevant sa stratégie de s’inscrire au cœur de la coalition démocrate, et non en marge.

Un président en exercice qui adoube sa vice-présidente, une ancienne candidate et une future candidate qui prend date : la première soirée de la convention démocrate, qui s’est ouverte, lundi 19 août à Chicago, a été placée sous le signe du passage de relais, avec en « vedettes » Joe Biden, Hillary Clinton et Alexandria Ocasio-Cortez.

Depuis plusieurs mois, l’hôte de la Maison Blanche s’était préparé à délivrer un discours de première importance face à la convention. Sur son calendrier, il avait coché le jeudi – le dernier de la grand-messe démocrate. Finalement, c’est au premier soir qu’il s’est dirigé vers le pupitre pour un discours qui avait des allures d’adieu.

Le dernier tour de piste de Joe Biden

Joe Biden n’a pas fait semblant de ne pas voir l’éléphant dans la pièce, à savoir son propre retrait. « J’aime mon travail, mais j’aime encore plus mon pays, a-t-il déclaré. Et toute cette discussion sur le fait que je suis en colère contre tous ceux qui ont dit que je devais me retirer, ce n’est pas vrai. J’aime encore plus mon pays. Et nous devons préserver notre démocratie en 2024 ».

Celui qui restera le président d’un mandat en a profité pour défendre son bilan : « Grâce à vous, nous avons connu l’une des quatre années de progrès les plus extraordinaires jamais réalisées, point final. » Pour son dernier discours d’importance, Joe Biden, élu pour la première fois au Sénat en 1972, a été accueilli par des « Merci Joe » lancés par la foule des délégués et remercié par Kamala Harris elle-même, montée sur scène à l’improviste, qui a évoqué sa « vie au service de notre nation ».

Deuxième tête d’affiche de cette première soirée : Hillary Clinton, à ce jour la candidate la plus proche d’entrer à la Maison Blanche. Lorsqu’elle s’était adressée à la convention en 2016, l’ancienne First Lady était donnée gagnante dans les sondages. Elle a, cette année, évoqué « le plafond de verre le plus haut et le plus dur » et délivré un discours sur le plan émotionnel (« En tant que fille de ma mère et mère de ma fille, je suis très heureuse que ce jour soit arrivé ») dénué des leçons de sa défaite d’il y a 8 ans, qui pourraient être utiles à Kamala Harris.

Alexandria Ocasio-Cortez au soutien de Kamala Harris

Un autre nom figurait au bas de l’affiche de cette première journée. Après son discours, il figure tout en haut. « Il ne serait pas surprenant de voir des extraits de ce discours dans les années à venir », selon le Washington Post. Alexandria Ocasio-Cortez a délivré pendant sept minutes un discours enflammé, lançant des flèches à Trump, qui « vendrait ce pays pour un dollar si cela devait lui permettre de se remplir les poches et de graisser la patte de ses amis de Wall Street », et des fleurs à Kamala Harris, « qui comprend les inquiétudes de la classe moyenne car elle vient de la classe moyenne », la vice-présidente étant la fille d’un professeur d’économie et d’une oncologue.

Il y a quatre ans, la députée socialiste-démocrate de New York n’avait eu droit qu’à 90 secondes de temps de parole qu’elle avait utilisées pour apporter son soutien à Bernie Sanders, sans jamais mentionner le nom de Joe Biden, pourtant nominé par le camp démocrate. De nombreux républicains « modérés » appelant à voter pour l’ancien vice-président de Barack Obama avaient obtenu un temps de parole plus important.

Cette place faite à AOC indique à la fois le poids de l’aile gauche dans la coalition démocrate et l’évolution de la jeune députée (34 ans), qui a décidé de jouer à fond la carte de marges de manœuvre au seuil de l’appareil démocrate. Dans son discours, elle a évité le sujet qui fâche et sur lequel elle a pris des positions fortes – la guerre à Gaza – refusant de fait de faire écho à l’intérieur de l’United Center de ce qui se déroulait en dehors, avec une manifestation rassemblant des milliers de personnes exigeant un cessez-le-feu permanent et la fin de l’aide militaire américaine à Israël.

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