mardi 27 août 2024

Après une première série de frappes de drones sur Israël, la tension monte d’un cran entre le Hezbollah et Tel Aviv

Le mouvement islamiste libanais avait promis de répliquer à la suite de l’assassinat par Tel-Aviv de son chef militaire. Une « première phase » qui pourrait être suivie d’autres si les pourparlers pour un cessez-le-feu à Gaza n’aboutissent pas.

Le Hezbollah a annoncé, le 25 août au matin, avoir réussi la première phase (ce qui semble en appeler d’autres) d’une attaque de représailles contre Israël. Dans la région, personne n’a vraiment été surpris. La « réponse » du mouvement libanais était prévue, quelques semaines après les assassinats ciblés de hauts commandants du Hezbollah et du Hamas palestinien.

Selon la chaîne libanaise d’information Al Mayadeen, une flotte de drones a été envoyée alors que plus de 320 roquettes Katioucha ont été tirées afin de les protéger et de forcer le système de défense israélien Dôme de fer à choisir la cible à abattre. Onze bases militaires en Israël et sur le plateau du Golan occupé ont été visées.

Moins d’une heure auparavant, l’armée israélienne avait procédé à des frappes aériennes préventives, utilisant 100 jets pour frapper plus de 40 sites de lancement du Hezbollah dans le sud du Liban.

320 roquettes et une flotte de drones

Selon Tel-Aviv, des centaines de rampes de lancement, visant principalement le nord d’Israël mais aussi certaines zones centrales, ont été détruites, ce qu’a démenti l’organisation libanaise. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est revenu sur les détails de l’opération et sur sa signification politique lors d’une intervention télévisée, l’après-midi même. « Nous avons attendu afin de permettre la tenue de négociations parce que notre objectif à travers ce front et tous ces sacrifices est d’arrêter la guerre sur Gaza », a-t-il expliqué. Il a également confirmé que l’attaque visait notamment l’Unité 8200, qui dépend des services de renseignement de l’armée (Aman) et est responsable du renseignement d’origine électromagnétique et du décryptage de codes. Cette base de Glilot se trouve à moins de 2km de Tel Aviv et, selon les médias israéliens, abriterait également le siège du Mossad. Un porte-parole militaire a affirmé à l’AFP que le site n’avait pas été touché.

Les échanges de tirs sont quotidiens de part et d’autre de la frontière entre le Liban et Israël, les craintes d’une explosion régionale se sont renforcées ces dernières semaines même si l’Iran, qui a également promis de répliquer après l’assassinat à Téhéran du numéro 1 du Hamas, Ismaïl Haniyeh, fait profil bas.

« Nous félicitons le Hezbollah et son secrétaire général pour la grande et courageuse attaque menée par la résistance ce matin contre l’ennemi israélien », ont indiqué les Houthis du Yémen dans un communiqué, ajoutant qu’une réponse aux frappes israéliennes du 20 juillet sur le port de Hodeida, qu’ils contrôlent, « est certainement à venir ».

Le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a estimé que l’opération menée, avait été achevée «comme prévu».
Cependant, le mouvement évaluera l’impact de ses frappes et «si le résultat n’est pas suffisant, nous gardons le droit de répondre à un autre moment», a-t-il prévenu.
De son côté, le ministre israélien des affaires étrangères a déclaré que le pays ne cherchait pas une guerre à grande échelle, mais le premier ministre Benjamin Netanyahu a averti : «Ce n’est pas la fin de l’histoire.»

Autant de paramètres qui pourraient remettre en question les pourparlers en cours au Caire, pour un cessez-le-feu sous l’égide de trois pays négociateurs : les États-Unis, l’Égypte et le Qatar. Le Hezbollah a fait savoir depuis des mois que les attaques contre l’armée israélienne prendraient fin en cas de cessez-le-feu.

Pendant que les négociations patinent, les combats se poursuivent à Gaza

Le Hamas a accepté les propositions formulées fin mai par Joe Biden et soutenu par le Conseil de sécurité de l’Onu, de mise en place de trois phases aboutissant à l’arrêt des opérations de guerre, la libération des prisonniers israéliens d’un côté, palestiniens de l’autre, et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza.

Mais, depuis, Netanyahou a rajouté des conditions. Il entend maintenir ses troupes dans le Sud, à la frontière avec l’Égypte (le corridor de Philadelphie) et demeurer au passage de Netzarim, qui coupe le territoire palestinien en deux, et ainsi contrôler les passages sud-nord et nord-sud.

Le chef du gouvernement israélien affiche toujours son objectif : éradiquer totalement le Hamas, ce qu’il n’est pas parvenu à réaliser alors que la guerre qu’il mène est entrée dans son onzième mois. Samedi, les combats faisaient rage à Gaza alors que l’artillerie et l’aviation israéliennes frappaient sans relâche. À Khan Younès, une maison a été touchée en pleine nuit, tuant 11 personnes, dont une femme et quatre enfants, selon un médecin de l’hôpital Nasser.

 

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