samedi 17 août 2024

Nomination du prochain Premier ministre : Emmanuel Macron convoque les chefs de groupes parlementaires le 23 août


 L'Elysée a fait savoir, ce vendredi, qu'Emmanuel Macron conviait les chefs de groupes parlementaires à échanger avant la nomination d'un nouveau Premier ministre. La candidate du NFP, Lucie Castets, occupe le terrain médiatique malgré une semaine agitée. Entre polémique sur le Smic et les rumeurs qui font de Bernard Cazeneuve une possibilité pour Matignon.

L’épilogue dans le choix d’un nouveau chef de gouvernement semble proche. Dans le but de constituer un nouveau gouvernement, Emmanuel Macron a convié les présidents des groupes parlementaires et les chefs des partis représentés au parlement à « une série d’échanges » le 23 août, a fait savoir l’Elysée ce vendredi. « La nomination d’un premier ministre interviendra dans le prolongement de ces consultations et de leurs conclusions », a précisé le palais présidentiel, confiant espérer « avancer vers la constitution d’une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays ».

Lucie Castets peut-elle espérer devenir la prochaine locataire de Matignon ? Selon les informations de Libération, elle sera en tout cas présente avec les représentants de la gauche unie, qui viendront en une seule délégation rencontrer le président de la République.

Candidate du Nouveau Front populaire pour le poste de Première ministre, l’économiste tente dans cette perspective d’occuper au mieux le terrain médiatique dans l’espoir de convaincre Emmanuel Macron de la nommer à Matignon. Dans un entretien à La Marseillaise paru ce vendredi, celle-ci déclare avoir « hâte que la cohabitation commence » et en dit plus sur ce que serait une éventuelle gouvernance Castets. « Bien sûr que nous irons chercher des compromis, des accords, auprès de toutes les forces républicaines qui sont représentées au Parlement, en excluant le Rassemblement national », explique-t-elle notamment. Des compromis qu’elle entend construire autour de « grandes priorités » : le pouvoir d’achat, la bifurcation écologique et la défense des services publics.

Confusion et clarification

Une intervention médiatique qui vient conclure une semaine agitée pour Lucie Castets. Ce mardi, dans un entretien accordé au Parisien, elle s’est montrée mesurée quant à la réalisation d’une proposition phare du NFP : le Smic à 1 600 euros« Cela reste des horizons, a-t-elle tranché. On a un objectif clair d’amélioration significative du pouvoir d’achat, ce sera bon pour l’économie et les patrons le savent. Sur les modalités de mise en œuvre, il faudra en parler avec les partenaires sociaux à qui on veut redonner la main. » Ce qui a fait réagir certains élus insoumis, qui ne défendent qu’une ligne : « Tout le programme, rien que le programme. » « C’est important pour que les électeurs reprennent confiance dans la gauche et la politique, a réagi la députée FI Aurélie Trouvé à l’antenne de RMC, mercredi. Si nous commençons un gouvernement en disant que finalement on ne va pas faire l’abrogation de la réforme des retraites ou le Smic à 1 600 euros, ça ne marchera pas. »

Des réactions qui ont poussé Lucie Castets à clarifier sa position, le lendemain, par une publication sur le réseau social X (ex-Twitter) : « Le Smic à 1 600 €, c’est un engagement de campagne et nous le ferons. Dès les premiers jours à Matignon, nous échangerons avec les partenaires sociaux sur les modalités de sa mise en œuvre. »

Au même moment, une autre personnalité un temps envisagée par une partie du NFP pour Matignon a pris la parole et une part de lumière médiatique à Lucie Castets. Auprès du MondeCécile Duflot, directrice de l’ONG Oxfam et ancienne ministre sous François Hollande, a tenu à rappeler la gauche à « une obligation de lucidité » : « Le Nouveau Front populaire est arrivé clairement en tête – que cela plaise ou non –, mais, au vu de son score, il aurait dû chercher une majorité plutôt qu’un nom de premier ministre. Dire qu’ils peuvent gouverner seuls et sans compromis sur leur projet est une impasse. »

Cécile Duflot appelle à une « coalition climat »

Dans ce même entretien, l’écologiste appelle à « redonner les clés au Parlement » autour d’une « coalition climat ». « Il faut ouvrir la possibilité d’une coalition qui ne soit pas guidée seulement par des tactiques électorales, mais qui réponde à l’urgence sociale et à la transition écologique, développe-t-elle. Définir dans le dialogue les mesures que l’on va mettre en place pour plus de justice sociale, pour la transition écologique et pour la paix civile. Y compris pour répondre à l’enjeu budgétaire en dégageant de nouvelles ressources : qui peut aujourd’hui être contre la taxation des superprofits ? »

Au lendemain la « trêve olympique » décrétée par Emmanuel Macron et plus d’un mois après le deuxième tour des élections législatives, la nomination d’un chef de gouvernement presse. Selon L’Opinion, des députés de droite auraient été sondés quant à l’éventuelle nomination de Bernard Cazeneuve, ex-premier ministre de François Hollande. Qui, selon le quotidien libéral, auraient réagi positivement. Reste à savoir si celui-ci pourrait être intéressé par cette possibilité. Sur LCI, le 12 juillet dernier, tout en se disant « prêt » à participer « de manière collective » à « mettre de la sagesse là où il y a de la déraison », celui-ci avait pris le parti de botter en touche quant à ses ambitions personnelles : « Ma seule préoccupation est de faire que le pays ne bascule pas dans le déclassement, dans l’ingourvernabilité, dans le n’importe quoi. »

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