La candidate pour Matignon Lucie Castets a indiqué avoir eu une « une discussion très riche » avec Emmanuel Macron, lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et les responsables du Nouveau Front populaire, ce vendredi 23 août. Il s’agit d'« une série d’échanges », en vue de tenter de constituer un gouvernement. Une manière, pour l’alliance de gauche, de maintenir la pression sur Emmanuel Macron et déjouer son braquage démocratique.
Plus d’un mois après que le Nouveau Front populaire créé la surprise et arrive en tête du second tour des élections législatives, l’alliance de gauche et la candidate pour Matignon Lucie Castets ont rencontré, ce vendredi 23 août au matin, le chef de l’État. Le NFP y voit une occasion de maintenir la pression sur le chef de l’État, qui ne tient pas compte des résultats des élections, après avoir unilatéralement exigé un mois plus tôt une « trêve politique » pendant les Jeux olympiques.
« Nous sommes extrêmement satisfaits d’avoir été reçus tous ensemble par le président de la République » a déclaré Lucie Castets après la rencontre, saluant « une discussion très riche ». « Nous nous satisfaisons du fait qu’il a reconnu qu’un message avait été envoyé par les Français lors des dernières élections, et que ce message, c’est le souhait d’un changement d’orientation politique » a-t-elle déclaré, ajoutant : « Le président est lucide sur cela. »
La haute fonctionnaire est cependant restée vigilante : « la tentation semble présente pour le président de composer son gouvernement », rappelant qu’elle se tenait « prête », dans le but de « construire ces coalitions, discuter avec les autres forces politiques pour essayer de trouver un chemin pour assurer la stabilité du pays et permettre enfin de répondre aux urgences exprimées par les Français ».
« Il n’y a qu’une seule proposition tangible, c’est la nôtre »
Cette rencontre est la première de la « série d’échanges » organisée par Emmanuel Macron, qui a convié les chefs des groupes parlementaires et les chefs des partis représentés au Parlement, en vue de tenter de constituer un gouvernement. La veille de ces rencontres, l’Élysée avait confirmé, la nomination d’un premier ministre « assez rapidement » après les échanges, en omettant de fournir un quelconque calendrier.
En sortant de l’Elysée, le coordinateur national de la France insoumise Manuel Bompard a quant à lui déploré : « Le président de la République n’avait pas l’air de considérer particulièrement incongru ou problématique le fait que nous battons aujourd’hui le record de la IVe République sur la durée de vie d’un gouvernement démissionnaire. »
Des échanges qui ont également fait réagir le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure : « Le président a reconnu très clairement que la stabilité qu’il appelle de ses vœux ne signifie pas la continuité de la politique qui a été jusqu’ici conduite par le chef de l’État lui-même » a-t-il déclaré, assénant : « il n’y a qu’une seule proposition tangible, c’est la nôtre ».
Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a indiqué dans la foulée, au micro de BFMTV, que le Président avait confirmé qu’« à l’issue des discussions » Emmanuel Macron « nommerait un ou une première ministre ».
La cheffe de file des Écologistes Marine Tondelier a elle aussi demandé la fin de « ce feuilleton institutionnel », ajoutant qu’il s’agissait d’une « forme d’obstruction ».
Une volonté pour le NFP de « se mettre au travail »
Avant la rencontre à l’Élysée, Lucie Castets a déclaré que le NFP était prêt « à gouverner », précisant que si le chef de l’État ne la nommait pas première ministre, celui-ci « enverrait le signal aux Français qu’il n’a pas entendu la demande du peuple français d’un changement de direction et d’un changement de méthode ».
Une position partagée par l’ensemble des responsables de l’alliance de gauche. La haute fonctionnaire, toujours la veille de la rencontre, a signé une lettre aux Français avec Manuel Bompard (FI), Olivier Faure (PS), Marine Tondelier (les Écologistes) et Fabien Roussel (PCF).
Le courrier rappelait que la coalition était arrivée en tête, et que leur devoir était de « former un gouvernement, chercher des accords au sein du Parlement et [de] se mettre au travail. »
Un appel à « faire preuve de responsabilité »
« J’ai un scoop : nous sommes prêts ! Si nous allons à Matignon, ce n’est pas pour faire de la figuration mais c’est pour gouverner » a abondé, sur franceinfo, l’eurodéputée LFI Manon Aubry, quelques heures avant la rencontre entre le NFP et l’Elysée.
Fabien Roussel a de son côté déclaré, sur RTL : « Il est d’usage que le président de la République nomme le premier ministre issu de la coalition arrivée en tête. Aujourd’hui, il ne le fait pas (…) pour pouvoir continuer à mener la politique qu’il mène depuis sept ans et que les Français rejettent ».
Le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a également déploré la position du chef de l’État, qui cherchait « à contourner le choix des Français », et a affirmé, sur X (ex-Twitter) que l’alliance de gauche devait, lors de la rencontre avec Emmanuel Macron, « faire preuve de responsabilité » en montrant qu’il s’agissait de « la force qui assure au pays justice et stabilité ».
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes est allée dans ce sens, lors d’une interview pour BFMTV : « Pas de majorité absolue, mais une coalition stable et cohérente », a-t-elle déclaré.
En parallèle de cette rencontre, Lucie Castets compte continuer ces prochains jours son tour de France des universités d’été des partis du NFP afin de rencontrer élus et militants. Après celle des Écologistes jeudi 22 août, elle sera en compagnie de Fabien Roussel et des communistes ce vendredi 23 août à Montpellier et le jour suivant près de Valence avec Manuel Bompard et les Insoumis. Des rencontres qui s’achèveront le week-end suivant avec les socialistes.
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