Une poignée de députés PS et
EELV a adopté à la hussarde dans la nuit du 4 au 5 octobre la proposition de
loi de F. Brottes sensée « préparer la transition vers un système
énergétique sobre ». Au mépris du débat parlementaire la « loi sur les
tarifs progressifs », s’est transformée en un système de bonus malus sur
les factures d’électricité et du gaz ne prenant même pas en compte les
logements mal isolés souvent habités par les ménages les plus modestes. En
prenant en compte la zone géographique, les promoteurs de cette loi s’attaquent
à la péréquation tarifaire (même tarif quel que soit son lieu d’habitation) et
instaure donc une inégalité de traitement entre les Français. C’est pour le PCF
une nouvelle atteinte grave au service public.
Le contrôle des dépenses
d’énergies passe par celui de la rénovation thermique, une des premières
sources d’économies d’énergie possibles. Hélas, le gouvernement recule. Après
avoir annoncé la rénovation d’un million de logements, il se rétracte à
500 000 par an et baisse le budget 2013 du ministère de l’écologie ; alors
qu'il est plutôt urgent de donner à tous les moyens de réaliser les travaux de
rénovation thermique et de performance énergétique.
Cette loi élaborée sans
aucune concertation avec les différents acteurs que sont les usagers et leurs
associations, les élus, les organisations syndicales ne règlera en rien les
hausses incessantes du prix du gaz sans réelles justifications. De plus,
l’introduction, en pleine nuit, d’amendements s’apparentant à des cavaliers
législatifs pour modifier profondément la réglementation régissant
l’implantation des champs d’éoliennes et offrir une nouvelle manne financière
aux opérateurs privés du secteur n’est pas tolérable ; c’est programmer
une nouvelle hausse de la CSPE payée par tous les usagers domestiques dont le
produit est reversé par milliards aux lobbies de l’éolien et du photovoltaïque
alors que seulement 90 millions sont consacrés au soutien des plus démunis.
C’est cela qu’il faut réformer sans attendre et c’est ce que ce projet de loi
refuse de faire.
Les Député-e-s Front de
gauche se sont opposés aux mesures instaurées par ce texte. Cette loi s'inscrit
dans l'entreprise de démolition du service public qui s'opère depuis la fin du
20ème siècle. Après les tarifs, il y a un fort risque que les mêmes s'attaquent
à la destruction du service public de la distribution en remettant en cause le régime concessionnaire, aujourd'hui garant
de la péréquation tarifaire. Le PCF ne laissera pas détricoter ce qui fait la
force du service public de l'électricité et du gaz depuis 1946. Le PCF exige
que le débat sur la politique énergétique de la France soit mené
démocratiquement et sereinement à l’occasion du grand débat public annoncé par
F. Hollande lors de la conférence environnementale.
Communiqué du Parti Communiste Français
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