"Ne comptez pas sur nous. Cette ratification est une faute politique", a dénoncé le sénateur et secrétaire national du PCF en début d'examen par le Sénat du Traité européen voté mardi par l'Assemblée nationale.
"Vous avez été élu pour conduire le changement
et non pas pour emprunter les pas du sarkozysme, a-t-il lancé au Premier
ministre Jean-Marc Ayrault . Depuis hier, vous prétendez qu'une majorité de
gauche existe pour adopter ce traité. C'est faux". Soulignant qu'à
l'Assemblée nationale "63 députés de la gauche n'ont pas ratifié ce
traité" et que "seuls 263 députés PS l'ont approuvé" alors que
"le groupe PS dispose de la majorité des 289 sièges", Pierre Laurent
s'est élevé contre "les artifices de présentation de l'arithmétique parlementaire".
Pointant à nouveau que "les Français voulaient
être consultés par référendum. Vous avez contourné cette volonté populaire. La
ratification du traité restera à jamais entachée par ce refu", Pierre
Laurent souligne: "Ici, au Sénat, le traité n'aura pas de majorité de
gauche" pour ce texte d'"austéritaire et anti-social, dicté par les
logiques financières". Il est "anti-démocratique" et
"limite notre souveraineté". Les 20 sénateurs communistes voteront
contre le traité.
Rupture avec l'austérité
Le numéro un communiste, devenu sénateur après la
démission de sa collègue de Paris Nicole Borvo Cohen-Seat, a prôné "la
rupture avec l'austérité" et "la priorité donnée au redressement
social et productif". Il a appelé notamment à "la promotion des
services publics", au "changement du statut de la BCE" et
"au renforcement des parlements nationaux et du parlement européen".
"On parle de crise humanitaire en Grèce. La
situation sociale est explosive en Espagne, au Portugal. La récession menace
l'ensemble de la zone euro. Si des ruptures ne sont pas opérées, c'est l'idée
même d'Union qui est menacée", s'est-il alarmé avant d'être applaudi par
ses collègues mais aussi par Marie-Noëlle Lieneman, une des rares parmi les
sénateurs PS à être opposée au traité.
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